Contexte
La côte d’Albâtre, qui s’étend sur 130 Km du pays de Caux de la Seine Maritime, essuie tempête sur tempête ces derniers jours. Le front nuageux est particulièrement dense, et ne laisse place à aucune percée du soleil. Pourtant sur cette fin de journée, 2h avant le coucher de soleil, le ciel perse par endroit.
Nous sommes en automne, les délais sont courts, il faut agir vite. Je prends mon matériel photo et j’opte pour la plage dit des tilleuls.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas l’endroit, il n’est pas directement accessible puisque depuis le parking, il faut parcourir 3km à pieds et monter progressivement les 85m de la falaise. Sur place je me prépare et me cale pour prendre la photo sur le côté aval de la falaise.
Photo
L’horizon se bouche à nouveau et ne laisse rien percevoir de bon d’autant que nous sommes à 5mn du coucher de soleil.
Pour une raison qui m’échappe encore, je me tourne et commence à percevoir une teinte violette sur le coté aval de la falaise. Par présentiment, je déplace mon matériel pour le repositionner de ce côté. Il se passe alors une chose incroyable, le ciel s’ouvre suffisamment derrière moi pour mieux éclairer ce versant de la falaise.
Les couleurs explosent soudainement !
Analyse
La mer est agitée, le vent claque fort sur les hauteurs des falaises. Pour révéler la lumière et ne pas avoir le regard attiré par la structure de la mer, j’opte pour l’usage d’un filtre neutre à densité moyenne pour la lisser suffisamment et éviter le flou de bougé avec une trop longue exposition. Les nuances des strates du calcaire de la falaise sont bien mises en relief, tout en me permettant de bien détailler la structure nuageuse menaçante et colorée.
Conseil
Partir avec une intention photographique permet de se préparer, prendre le matériel adéquate et agir vite.
Dans la photo paysagère, la différence entre une bonne photo et une très belle photo de paysage tient avant tout au contraste de la scène et la capacité du photographe de la capter. Ce contraste est mis à en relief par le jeu naturel de la lumière qui joue sur les formes, les ombres, les couleurs. L’exercice n’est pas impossible, la preuve s’il en est avec cette prise de vue, il faut agir vite … mais sans précipitation. Dans le cas présent, il ne faut jamais oublier de regarder autour de soi, les plans dits secondaires offrent dans bien des cas des alternatives éblouissantes. Pensez y !
